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Young blood, came to start a riot ✵ {Karha}

Rossignol Madyani
MERCENAIRE ● agent du chaos
Rossignol Madyani
le coeur
Arrivée :  06/01/2023
Pseudo :  Foxglove
Pronoms irl :  Elle ; She/Her
Avatar et crédits :  Natalie Dormer ; zuzcreations
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Young blood,
came to start a riot

Rossignol va où la route la mène. Et ce jour-là, la route l'a ramenée aux falaises que l'aube peint carmin de Pointe-Rouge. À ses carrière pleine d'ouvriers rudes qui travaillent sans relâche, à ses toits d'écarlate et à ses grimpeurs qui bravent le vide pour écrire leurs légendes au sommet des a-pics. Elle guide sa roulotte sur les routes désertes un peu avant le matin, le meilleur moment pour arriver, pour que les gens familiers ou non vous découvrent au réveil comme un cadeau déposé par la nuit. Elle arrête son cheval sur une place, à un emplacement que les chansonniers utilisent et se passent en secret autour des feux de camp quand le hasard les rapprochent. Elle dételle l'animal, le nourrit et l'attache à un endroit qu'elle sait ombragé près d'un arbre puis sort son tabouret, sa table, sa sébile et sa mandoline. Puis après avoir préparé une tasse de thé, attend de voir s'allumer les premières bougies derrière les volets clos. Elle ne joue pas avant. Les gens doivent accueillir sa musique comme une bonne nouvelle, pas comme le tintamarre abscons qui les a tirés de leurs rêves. Continuation pas rupture. Un baume pour les cerveaux encore embrumés qui cherchent à se faire à l'idée de devoir reprendre le dur labeur quotidien. Dans ses moments-là, Rossignol laisse courir ses doigts sur les cordes, émerger des mélodies puis les abandonner. Elle joue par plaisir, un peu plus pour elle que pour le reste du monde. Dieu sait que la majorité de sa vie est une représentation pour qu'elle puisse s'adonner à ses moments de liberté trop bref avant qu'on lui passe commande d'une de ces rengaines dont les gens sont si fervents. L'amour du public pour les ritournelles fadasses ne cessera jamais de l'étonner, de la nourrir et de l'exaspérer. Combien de fois peut-on entendre la même histoire à propos d'une princesse idiote et d'un prince en armure de plates avant de se lasser de leurs idioties pseudo-romantiques et de leurs drames superficiels? Rossignol l'ignore toujours. Elle chante parfois la même chanson 4 à 5 fois par soirée et ils en redemandent. Enfin...

Comme le soleil émerge pour éclairer les toits d'un beau rouge sang, les premiers ouvriers - et les premiers curieux - commencent à sortir. Les premières piécettes cliquettent dans sa sébile et elle accueille chaque don d'un beau sourire. Elle en a mis du temps à perfectionner cette expression. Rien n'y est naturel. Ni ses lèvres qui s'étirent pour montrer ses dents ni trop ni trop peu. Ni l'éclat de ses yeux qui accroche chaque généreux donateur avec juste ce qu'il faut de gratitude et de timidité pour faire sentir le moindre passant comme un grand seigneur. Une paire de gamins sort d'une maison en rigolant comme des bossus avant de lui donner ce que Rossignol pense être la totalité de leur tirelire avant de lui réclamer la pire chanson paillarde qu'elle connaît, du défi plein les yeux. Elle la leur donne mais une version épurée, qui fait quand même sortir leur mère de sa maison pour sermonner sa progéniture à grands coups de hurlements. La matrone s'excuse et pour la peine la barde en profite pour rajouter une chanson sur le village composée des centaines d'années plus tôt que les locaux ne manqueront pas d'apprécier. Que personne n'accuse Rossignol de ne pas être commerçante.

Il y a du monde sur la place, quand la musicienne prend sa première pause de la journée et, se levant de son tabouret, étire son dos crispé par la station assise. Debout, décide-t-elle, c’est debout qu’elle reprendra son numéro. Elle est toute occupée à compter et escamoter,(il y a un art à trouver entre la somme parfaite qui encouragera les dons) son petit pécule de départ quand une silhouette familière apparaît sur la place. Laissant son instrument hors de portée des bambins et son argent à l’abri, Rossignol traverse en direction de la jeune femme en l’interpellant. « Karha? Quelle bonne surprise! » Et elle est sincère, la mercenaire, quand elle lance le sentiment à l’acrobate. La journée qui s’annonçait bonne, se présage désormais excellente.
Karha Iorweth
MARCHOMBRE ● vers l'harmonie
Karha Iorweth
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Arrivée :  05/01/2023
Pseudo :  Kraken
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l'esprit

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Young blood,
came to start a riot

Quand on arrive au moment où tous les paysages sont à la fois étrangers et familiers, c’est probablement qu’une rétrospective sur sa vie serait la bienvenue. Karha n’y pense pourtant pas, en longeant les rues de Pointe-Rouge, les inconnus qui reconnaissent sa petite silhouette qui passe de temps en temps, font fleurir des sourires sur son chemin. La danseuse les renvoie par politesse, son regard inexpressif. Dissimulant une plaie béante qu’elle espère panser avec le réconfort de l’incertitude. Se préoccuper de trouver nourriture et refuge pour un nouveau jour, plutôt que de regarder ce qui fait tant souffrir. Une bulle d’air frais dans une vie si compliquée. Bien plus compliquée qu’elle ne l’aurait jamais demandé quand elle a décidé d’embrasser une voie bien plus sauvage qu’elle ne le fut jamais. Plus libre et réelle que les forêts de Baraï aurait pu lui offrir. Et ce n’est pas peu dire, dans les villes de Gwendalavir, ou ses semblables sont encore des objets de curiosités. Elle, la pire de toute, l’artiste bizarre qui peut voltiger par-dessus la scène, sans que ses orteils n’embrassent les planches.

Mais jamais elle n’est pas la bienvenue. Haussement de sourcils peut-être, ricanement derrière son dos parfois. Mais il lui suffit d’un rien pour être acceptée, et jamais elle n’a connu le désespoir ou la faim. Même quand les temps sont durs, il est étrange à quel point il est possible de trouver les âmes les plus charitables dans les endroits les plus sinistres. Avec ses ouvriers et leurs dos perclus de douleurs, Point-Rouge n’est pas l’endroit le moins en reste de personne en désespoir de la moindre distraction. Il y a bien des gens qui n’ont pas grand chose mais qui l'offrent volontiers à quiconque en a besoin, encore plus quand cette personne apporte un peu de nouveauté dans une vie rythmée par des sons de pioches.

Le son venant de la place alarmerait plusieurs âmes errantes comme elles - après tout, de la concurrence n’est pas toujours une bonne nouvelle pour les artistes ambulants. Mais Karha n’en est pas fâchée. Elle n’a besoin que d’un abri pour dormir et de quoi se sustenter, pas d’une horde de pièces sonnantes et trébuchantes jetées à ses pieds. Le surplus ne sera pas gardé, juste laissé en pourboire ou à même le sol. Trop est pire que trop peu. Trop est un fardeau. Trop est précisément ce dont elle souffre présentement.

La musique qui résonne pique sa curiosité, laissant ses petits pieds gracieusement parcourir les pavés du village, suivant les enfants excités d’aller voir l’artiste. La silhouette ne lui est pas inconnu, laissant un sourire plus franc naître discrètement sur ses lèvres sombres, sa petite taille largement dissimulée par les badauds sur place avant que Rossignol ne s’offre une pause bien méritée.

“Plaisir partagée.” Fit sincèrement la faëlle, saisissant les deux mains chaleureusement entre les siennes. Avare de mots, mais pas d’amitié. Une amitié née dans les ronces et la rencontre improbable entre huile et eau. Mais plus sincère que bien d’autres.

“On ne t’a pas vu au Cabaret depuis bien des lunes. Je me languissais de ta présence.” Elle laisse ses mains repartir après les avoir serrées chaleureusement une dernière fois. “Mais je ne t’en veux pas. Les voyages ont un charme que la sédentarité n’a pas.”
Mais quoiqu’elle peut dire, celui la a un goût de cendre.