Le calme.
La matinée était paisible. Appréciable.
Et elle avait débuté lentement.
Horyl n'avait rien à faire aujourd'hui. Pas de mission, pas d'assassinat. Rien.
Le calme.
Pour une fois.
Il s'était aventuré dans les terres de son enfance. Avait revisité les endroits qui l'avaient bercé, les endroits qui l'avaient hanté. Et il avait retrouvé sa planque, remplie de trésors volés qui resteraient à jamais cachés. Qui resteraient, à jamais, des morceaux de ses mémoires dans les ruelles d'Al-Chen.
Il n'était pas resté longtemps. Frustré lui-même par la nostalgie, qui, lentement mais sûrement, remontait en lui. Par les questions qui s'immisçaient dans son esprit, se demandant vaguement où avaient pu passés ses amis, après toutes ses années. Par le sentiment d'inachevé, qui, à jamais, lui laisserait un goût amer au fond de la gorge.
Mais tout cela n'était que le passé.
En s'éloignant peu à peu de la ville, il ne pu malgré tout résister à s'arrêter en voyant, au loin, les larges rives du Lac. La mer intérieure. Presque un mythe quand il était gamin, le symbole d'une beauté qui lui avait alors échappé dans sa ville maudite.
L'homme descendit de son cheval, marchant à côté de lui, sans même tenir sa bride. Il avait confiance en son compagnon et surtout en lui-même. En la capacité qu'il aurait de lui communiquer ses besoins, s'il arrivait qu'ils risquent de commencer à trop s'éloigner. Tous deux s'approchèrent peu à peu du bord, pour s'abreuver et sûrement se baigner, pour profiter d'un peu de tranquillité avant de s'en aller.
Mais ils n'étaient pas seuls.
Mais il y avait quelqu'un.
Eno connaissait bien ce visage. Ils avaient eu une enfance semblable, ils s'étaient croisés, à de nombreuses reprises, dans la ville, à côté.
Longtemps, leurs vie avaient semblées liées.
À parcourir les rues pauvres d'Al-Chen.
A arpenter la Voie de l'Harmonie, dans la guilde des Marchombres.
Jusqu'à ce qu'Horyl ne parte. Jusqu'à ce qu'Horyl ne se fasse renégat. Un paria qui jamais ne reviendrait sur la Voie.
Il ne l'avait plus revue depuis. Cela faisait quelques années.
Il resta là, un peu. Immobile et silencieux. Il décida de ne pas s'approcher, pour éviter qu'elle se sente agressée. Pour ne pas qu'elle croit qu'il était là pour l'attaquer.
Il ne voulait pas se battre. Pas pour l'instant, en tout cas.
« Hey. » Il l'observa un peu, cherchant déjà à analyser sa réaction. « Tu es venue voir la maison ? »